Pius Njawé, « L’Émile Zola Camerounais » (1957-2010)

Spread the love

12 juillet 2010 – 12 Juillet 2021 : Il y a 11 ans la mort de Pius NJAWE

A l’évocation des noms des deux grands Hommes que furent Émile Zola et Pius Njawé, rien ne semble de prime à bord les rapprocher, d’autant plus que l’un est un écrivain français du 19ième-20ième siècle et l’autre un journaliste camerounais du 20ième-21ième siècle.

Et pourtant une analyse minutieuse de la biographie des deux Hommes révèle un tas de ressemblances frappantes et troublantes, comme ci Njawé et Zola eurent partagé la même destinée.

Biographie

Né à Paris le 2 avril 1840 et mort à Paris le 29 septembre 1902, Émile Zola est un écrivain, journaliste militant pour les droits de l’homme et la liberté de la presse.

Né à Babouantou (ouest du Cameroun) le 04 mars 1957 et mort aux États unis le 12 juillet 2010, Pius Njawé est un écrivain, journaliste militant pour les droits de l’homme et la liberté de la presse.

Enfance et adolescence

En 1847, A la mort en « exil extérieur « de son père (exil consécutif à l’instabilité sociopolitique due aux guerres d’indépendance contre l’empire austro-hongrois) ses études sont fortement perturbées. Zola doit abandonner ses études faute de soutien financier. Sa famille est plongée dans une situation financière difficile.

A La mort, en « exil intérieur » de son père (exil consécutif aux troubles sociopolitiques qui ont précédé l’indépendance du Cameroun), Njawé doit abandonner ses études faute de soutien financier. Sa famille est plongée dans une situation financière difficile.

Vie professionnelle

Émile Zola affronte sans qualification le marché du travail et entre comme employé aux écritures aux Docks de la douane en avril 1860. Il parvient à entrer en contact avec Louis Hachette, directeur de hachette qui l’embauche comme commis dans sa librairie le 1er mars 1862. Il reste quatre ans au service de publicité chez Hachette où il occupe finalement les fonctions chef de publicité.

Pius Njawé affronte sans qualification le marché du travail et entre comme garçon de course dans le journal Semences Africaines en 1972. Il parvient à entrer en contact avec Abodel Karimou, directeur de la Gazette. Njawé y sera recruté comme « localier » à titre bénévole, il occupera finalement les fonctions de chef des informations intérieures à l’agence de Yaoundé.

Vie Journalistique

C’est pratiquement sur le tas que Zola s’est formé au métier de journaliste, à 26 ans, il tient plusieurs chroniques dans des journaux très variés. Journaliste autodidacte, Il participa activement à la libéralisation de la presse en 1868 et à son expansion. Il publie des attaques très acides contre le second Empire et suit la chute du Second empire avec ironie.

C’est pratiquement sur le tas que Njawé s’est formé au métier de journaliste, à 22 ans, il crée le journal Le Messager. Journaliste autodidacte, il œuvra pour la liberté de la presse et pour les droits de l’homme. Il publie des attaques très acides contre le régime Ahidjo et suit la chute du régime avec ironie.

Arrestations, censures et exils

Zola tombe plusieurs fois sous le coup de la loi, et est mis en état d’arrestation plusieurs fois. Mais ces arrêts n’ont pas de conséquences et il est chaque fois libéré. En 1898, Suite à une lettre ouverte au président de la république initialement nommée « Lettre à M. Félix Faure, Président de la République » et finalement adressée sous le nom percutant : « J’Accuse…! » Zola est condamné à 3000F d’amende et un an de prison le 18 juillet 1898 pour diffamation. Il choisit de s’exiler à Londres.

Njawé tombe plusieurs fois sous le coup de la loi, il est arrêté à 126 reprises. Notamment en 1997 pour « propagation de fausses nouvelles ». En janvier 1991, suite à une lettre ouverte de Célestin Monga au chef de l’Etat camerounais intitulée « la démocratie truquée », parue dans Le Messager N° 209 du 27 décembre 1990. Njawé est condamné le 18 janvier 1991, avec Célestin Monga, à six mois d’emprisonnement avec sursis pendant trois ans, et à 300 000 f Cfa d’amende chacun pour « outrage au président de la République ». En octobre 1992, après la victoire du président Paul Biya à l’élection présidentielle, Pius Njawé choisit de s‘exiler au Benin et en France.

Récompenses

En 1891, Zola est élu président de la Société des gens de lettres. Le 13 juillet 1893 il est fait officier de la Légion d’honneur, Le 4 juin 1898, Zola fonde la ligue des droits de l’Homme.

En 1993, Njawé est élu Président de l’Organisation Camerounaise pour la Liberté de la Presse (OCALIP), et Président de l’Union des Editeurs de la Presse Privée d’Afrique Centrale(UEPAC) en 1996. Pius Njawé a également reçu en 1993 à Berlin en Allemagne, la Plume d’or de la liberté de l’association mondiale des journaux.

Mort

Émile Zola décède de mort accidentelle Le 29 septembre 1902, de retour de Médan. En effet Émile Zola et son épouse Alexandrine sont intoxiqués dans la nuit. En revanche, son épouse survit et est transportée à l’hôpital dans un état critique. Cette mort serait accidentelle, mais étant donné le nombre d’ennemis qu’avait pu se faire Zola la thèse de l’assassinat n’a jamais été totalement écartée. Le caractère subit et inattendu de la disparition d’Émile Zola avait ouvert la voie à des explications plus ou moins farfelues.

Pius Njawé décède de mort accidentelle le 12 Juillet 2010, de retour de virginie. En effet, Njawé et son « chauffeur du jour » sont percutés par un camion ; en revanche le chauffeur survit et est transporté à l’hôpital dans un état critique. Le caractère subit et inattendu de la disparition de Pius Njawé ouvre la voie à des explications et à des théories plus ou moins farfelues.

Sources : « Surnoms des hommes et femmes qui ont marqué l’Histoire contemporaine de l’Afrique », Arol KETCHIEMEN, Editions La Doxa

Share Button