OPINION
«OUEST-CAMEROUN: IL FAUT SANCTUARISER LES CHEFFERIES
En pays Bamiléké, ou plus globalement, à l’Ouest-Cameroun, la chefferie traditionnelle est probablement le plus signifiant et le plus significatif des vestiges de la résistance à la barbarie coloniale des années 50 et 60.
C’est le symbole institutionnel de l’irrévérence camerouno-bamiléké à l’arbitraire de l’ordre colonial français dans cette partie du pays.
C’est par dessus tout, à la fois le rempart et le point d’encrage d’une communauté nombreuse qui écume les terres du monde, jusqu’à ses confins les plus lointains.
S’attaquer à la chefferie traditionnelle ou à un chef traditionnel de l’Ouest, est initiative pour le moins risquée!
Entendu que cela pourrait raviver les blessures en survivance dans les relations politiques entre l’Etat (depuis l’administration coloniale) et la nation (communauté Bamiléké).
S’en prendre à un monarque Bamiléké pour des opinions politiques, peut in finae rémuer le couteau dans les plaies béantes au sein de cette communauté encore meurtrie par un génocide sans cesse nié, et qui tarde à s’incruster comme il se doit, dans la mémoire collective des peuples du Cameroun et la longue liste des victimes nombreuses de la barbarie française.
Avec délicatesse et sagesse, il faut oeuvrer à sanctuariser la chefferie traditionnelle à l’Ouest du Cameroun.
Elle concentre à elle seule, trop de symboles pour devenir un objet ou l’enjeu de querelles politiciennes de peu d’importance. Ne jouons pas avec le feu!
J’ose même dire, que dans le rapport à ce que les chefferies peuvent avoir de puissance mythique et de fonction mystique, il y a indubitablement une exception Bamiléké…
Ces données sociologiques et ces marqueurs anthropologiques devraient être pris en compte dans l’effort de pacification (que j’appelle de tous mes voeux) des rapports entre l’Etat et la nation dans l’ensemble du pays, et en particulier à l’Ouest du Cameroun.
LPW.»