CAROLE…JE SUIS TRISTE !

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C’est comme un enfant qui décède avant son père. Comment peux tu quitter la terre des humains de la plume et du micro, alors que moi ton berceau professionnel, j’avais encore espoir qu’on y trouverait de l’oxygène, pour que personne ne suffoque. Même l’assistance respiratoire appelée passion, n’a pas suffit pour te garder en vie…Je me demande encore par quel miracle j’y survis.

Dois je écrire une oraison face à cette énième sépulture, qui quitte l’enfer de la plume et du micro, pour une métempsycose dans un douillet paradis où les maux de tête des frais de reportage, des choix éditoriaux, des risques d’étiquetage…ont l’antidote dans la pharmacie de la tranquillité et de la sécurité ? Dois je faire un hommage pour célébrer ces moments de courage professionnel qui nous rappelaient malgré tout, que même enterré, le journalisme avait un espoir de résurrection ?

Je me demande juste comment la planète football peut-être en paix, si par extraordinaire, Messi décidait au sommet de son art , de quitter le football pour faire du ski. Cela voudrait clairement signifier, qu’il aura perdu la passion qu’il a entretenu depuis l’enfance, qu’il a épuisé les rêves qu’il avait du football, et que celui-ci, était incapable de lui garantir ce que désormais le ski lui donnera. Quitter le journalisme dans ce pays, est comme le décès d’un malade qui aura longtemps souffert. Sa mort est perçue par ses proches comme un repos, la fin d’un calvaire. Parceque c’est le seul métier que tout le monde connait. Où on te colle une étiquette pour un invité que tu prends, une question que tu poses. Au moins, tu vas te reposer.

Laisser son père en vie, le rend inconsolable. J’espère vivement qu’au dernier jour, tu ressuscitera des morts journalistiques pour retrouver les miraculés qui auront eu le courage de rester. Dit à tes prédécesseurs : Melvin Akam, Albert Ledoux Yondjeu, David Atemkeng, Blaise Etoa, Mireille Fomekong, Christian Wangue, Eric Roland Kongou, Thierry Ngogang Joel Wadem Alex Mimbang, Alain Batongue Paul Mahel…que nous sommes les vigiles de l’enfer. Nous sommes débordés et à court de munitions. Mais nous tenons encore…je ne sais pas pour combien de temps. Va et repose toi en paix…
Martin Camus MIMB
Ton père

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