Par Jean Bruno Tagne
L’une des choses qui tue le Cameroun c’est cette propension qu’ont les
Camerounais à se contenter de très peu, de trop peu même. Et le
pouvoir le sait et s’en accommode.
La lutte pour un Code électoral
juste et consensuel a commencé à l’orée des années 1990 et avec
plus d’acuité après le hold-up électoral d’octobre 1992. Elle était
menée par des partis comme le Sdf, l’Udc et la société civile.
Mais chaque fois, le gouvernement a consenti des réformes en
compte-gouttes pour gagner du temps et « l’opposition » s’en est
contentée. Surtout que tactiquement, le pouvoir s’est toujours arrangé
pour que les cadres des principaux partis, quel que soit le niveau de
fraudes, conservent leurs sièges à l’Assemblée nationale ou dans
quelques exécutifs municipaux.
Conséquence, 30 ans après le
retour au multipartisme, le Cameroun court encore après des règles
pouvant garantir des élections justes et transparentes, capables
d’engendrer des dirigeants légitimes.
Abel Eyinga parlait du Cameroun comme d’un « modèle de démocratie régressive ». Oh qu’il avait raison.
Les partisans du « tout ou rien » ont parfois raison. On n’en serait plus là…