Jean-Marie AHANDA, le fondateur des têtes brûlées

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Il était avant tout un très grand journaliste culturel.
Le rôle joué par Jean-Marie Ahanda dans l’éclosion de la musique et de la culture Camerounaise n’est pas assez mis avant.

Et pourtant, il a été à l’origine de plusieurs réalisations majeures dans l’histoire de notre musique : C’est lui qui introduit le terme « Bikutsi » dans le langage public afin de mettre dans un seul vocable des rythmes différents issus de la culture beti car il y avait une pléthore de noms à gérer, il est le fondateur du groupe mythique « les têtes brûlées », l’un des plus grands groupes de l’Histoire de la musique camerounaise qui va hisser celle-ci dans les sphères internationales, c’est lui qui qui fait littéralement sortir le Bikutsi de la forêt et imprime ce rythme à travers son identité actuel marqué par la prépondérance de la « guitare-balafon » (œuvre de Messi Martin).

C’est Jean-Marie Ahanda qui révèle musicalement Zanzibar qu’il va héberger chez lui jusqu’à sa mort, il est aussi le père du non moins fameux groupe « Mollets d’Acier », c’est Jean-Marie Ahanda qui suggère Claude Tchemeni de se lancer dans la production musicale ; c’est la naissance d’Ebobolofia l’une des plus grandes maisons de production locale en cette période-là, c’est à Jean-Marie que nous devons le passage du vinyl à la K7.

Levons ici la polémique infondée qui veut que Ahanda ait été un pourfendeur du Makossa. Nous sommes dans les années 80, le Bikutsi est sorti de la forêt et connaît son essor. Il naît alors une certaine rivalité entre le Bikutsi et le Makossa. Certains animateurs utilisent la radio pour faire la promotion du bikutsi au détriment du Makossa. C’est ainsi qui dans les émissions de hitparade (volcan hitparade), les chansons Bikutsi occupent toujours le haut du classement ; certains artistes Makossa se voient même obligés de payer de l’argent pour que leurs chansons soient diffusées à la radio alors que les artistes Bikutsi ne dépensent rien.

C’est dans ce contexte de tension que lors du début d’un enregistrement à Paris, Ahanda va s’écrier « A say Makossa, man no run ! », il interpellait ici en réalité un ami surnommé Makossa, l’écrivain Blaise Ndjehoya. Cette maladresse, ce malentendu, il va le payer très cher. Les gens vont croire que pour des raisons ethniques, en tant que fondateur d’un groupe de Bikutsi qui a le vent en poupe, il s’attaquait alors au Makossa alors que telle n’était pas son intention.

Lorsqu’on connaît le parcours de Jean-Marie Ahanda, on ne peut pas dire qu’il est un pourfendeur du Makossa. Voici un homme qui a côtoyé et a joué aux côtés des artistes Makossa depuis son jeune âge, un homme qui depuis 1978 date de son entrée à Cameroon tribune a rédigé plusieurs centaines d’articles sur des artistes Makossa et le makossa, ceux qui savent ses antécédents dans le Makossa savent ce qu’il a fait avec Toto Guillaume et Aladji Touré.

Source : Arol KETCH

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