Dans certains pays occidentaux, il n’est pas rare de suivre aux infos les commémorations des anniversaires des décès des hommes qui ont façonné et bâti l’univers médiatique de ces pays-là.
Ailleurs,
des livres sont écrits, des films sont réalisés afin que les parcours de
ces icônes servent d’enseignements et que ceux-ci soient érigés en
modèles et références.
Mais au Cameroun, on n’en a rien à cirer !
circuler, il n’y ’ a rien à voir. Quand tu meurs, c’est fini pour toi,
même ceux qui t’ont admiré t’oublie, les médias que tu as même impulsés
ne commémorerons pas les anniversaires de ton décès, ton parcours ne
sera pas enseigné aux jeunes générations et peu à peu tu sombreras dans
les oubliettes de l’Histoire. Quelle ingratitude !
Daniel Zock A Mbassa fait partie de ces As du micro qui auraient mérité une plus grande reconnaissance, il aurait mérité des livres et même des films sur son parcours ; des promotions des écoles de journalisme devraient porter son nom ; des studios radios devraient porter son nom ; mais hélas, le Cameroun c’est le Cameroun.
Daniel Zock A Mbassa est le tout premier chef de chaîne de la Suelaba FM 105, un véritable challenge s’offre alors à lui, celui de bâtir. Cet homme à l’allure longiligne, au teint clair, aux cheveux ébouriffés et à la barbe fournie a fait rêver toute une génération de camerounais et avait un succès fou auprès de la gente féminine. Il a été un véritable As du micro. Avec Daniel Zock A Mbassa, il n’y avait pas de place pour l’improvisation. Il préparait soigneusement tous ses textes et accordait un accent particulier à la diction ; en effet l’homme avait une voix ensorcelante, une fois unique, cette voix qui apaise et faisait rêver la gente féminine. Les plus anciens d’entre nous ont surtout gardé en souvenir ses émissions « confort sur le canapé » et « Sérénade dans la nuit ». Ahhh La mythique émission « Sérénade dans la nuit » !! Émission à travers laquelle il arborait sa casquette de présentateur lyrique pour toucher les cœurs et mettre tous les sens des auditeurs en ébullition. Toute la ville, s’arrêtait alors pour l’écouter. La nuit tombée, notre as du micro prenait littéralement le contrôle des ondes. Confortablement installé sur leur canapé c’était toutes les maisonnées qui écoutaient l’émission « confort sur le canapé ».
On lui doit aussi la mythique émission « La roue libre » et sa formule magique : « la roue libre, elle tourne, elle tourne ». Daniel Zock A Mbassa a aussi beaucoup œuvré pour la valorisation de la musique camerounaise et de la culture. On se souvient encore de son passage remarqué dans le film « Badiaga » de Jean-Pierre Dikongué Pipa, lequel film est en réalité un film autobiographique sur la vie de Betti Betti, icône de la musique Camerounaise. Ce n’est pas fortuit, si Daniel Zock A Mbassa joue dans ce film, le rôle d’un journaliste qui révèle les talents. Il suffisait qu’il diffuse une chanson dans l’un de ses programmes pour que le lendemain cette chanson devienne un succès commercial.
C’est
Daniel Zock A Mbassa qui lance la Suelaba FM 105, toute première station
commerciale de Douala, le 6 mai 1992. L’homme n’aura pas le temps de
mener sa mission jusqu’à son terme puisque parti de Yaoundé pour Douala,
il fait un accident de circulation et décède le 16 novembre 1992.
Tristesse et consternation générale dès l’annonce de da mort.
Daniel
était surtout un véritable passionné, un professionnel jusqu’au bout
des angles qui avait à cœur de valoriser le talent. On lui doit la
fameuse formule, « une étoile est née ! ». Avec sa mort, « une étoile
s’est éteinte dans le firmament de la culture camerounaise ».
Dr Arol KETCH – 04.01.2019
Fourmi Magnan égarée
